Réflexion à propos d’une étude sur les troubles du comportement chez des résidents vivant en Ehpad atteints de la Maladie d’Alzheimer. (Par Sylvaine Bertrand)

Ce travail est la première étude pilote réalisée en France sur le sujet « Shiatsu et Alzheimer ». Il a été effectué de 2011 à 2014, dans l’Ehpad Catherine Labouré (Paris) de l’Association Monsieur Vincent. Elle a été mise en œuvre auprès de résidents particulièrement touchés, dont les troubles comportementaux généraient une situation délétère, tout autant pour les soignants, que pour les aidants, et encore plus pour les résidents eux-mêmes.

Ces comportements pathologiques exprimaient une souffrance, au moment où l’expression orale était insuffisante, voire quasi inexistante. Moments de douleurs signifiant mal-être, désarroi, déséquilibre interne. Dans ce contexte, nous avons conduit cette étude visant à évaluer les effets du shiatsu sur l’état de ces résidents, notamment le shiatsu Namikoshi.

La maladie d’Alzheimer (MA) est une pathologie neurodégénérative complexe qui entraîne un dysfonctionnement des connexions entre les neurones. Les symptômes cliniques sont considérés comme étant liés à la perte neuronale qui touche principalement l’hippocampe, siège de la mémoire, et les aires néocorticales. Les perturbations mémorielles impriment à la maladie son aspect clinique dominant. Elle est la première cause de démence : 60 à 70 % des cas. Elle constitue un problème considérable tant sur le plan individuel que collectif.

Au niveau collectif, et selon l’Alzheimer’s Disease International Report, en 2015 la MA touchait en France environ 900 000 personnes. 225 000 cas étant diagnostiqués chaque année, c’est un nouveau cas qui est déclaré toutes les 3 minutes…

Résumé : 

Le shiatsu, pratique holistique du toucher prenant en compte la personne dans sa globalité corps, émotions, esprit, fait partie des Interventions Non Médicamenteuses (INM). Cette première étude est une étude pilote portant sur les troubles du comportement de la personne âgée dépendante atteinte de la maladie d’Alzheimer. Son objectif était d’évaluer les effets d’une série de 12 séances de shiatsu sur les troubles du comportement de résidents vivant en Ehpad. Les troubles du comportement, les troubles végétatifs et l’expression de la mémoire pour critère de jugement ont été évalués au moyen de la grille NPI-es. L’échantillon totalise 34 personnes, dont 30 femmes et 4 hommes. La comparaison de l’intensité des troubles, avant et après la série de séances réalisées sur une durée de temps déterminée, montre une amélioration des scores qui permet de penser que cette pratique pourrait avoir une certaine efficacité sur ces troubles du comportement (productifs, non productifs, végétatifs) et également sur les troubles de la mémoire, et le retour à la parole. Une discussion des résultats et de la méthodologie est menée en fin d’étude, espérant qu’elle suscitera l’envie d’aller plus loin dans cette direction.

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